Dans les collines de Bunyakiri en proie de l’inséurité due aux groupes armés qui écument la zone, une image bouleversante interpelle, celle d’un enfant au regard profond, symbole de la malnutrition qui ronge des milliers de familles dans cette région. Avec ce cliché, rapporté par le Centre d’Encadrement et d’Apprentissage des Métiers (CEAM) à Kabenga et Nyamirera, illustre une réalité douloureuse due à la pauvreté et l’insécurité alimentaire persistente, malgré les potentialités agricoles immenses que regorge le territoire de Kalehe.
Mais derrière cette image se cache aussi une opportunité d’espérance. Désormais à Bunyakiri, une initiative commune portée par le consortium CACAO, Ekagri Innovation Sarl, Amkeni Mkulima, CEAM et ADIFE-RDC, avec l’appui financier de la GIZ, transforme progressivement cette souffrance en action concrète. Cette relance de la production du cacao est vue comme un moteur de résilience et de nutrition durable et du relèvement économique des familles.
Le cacao, un or brun pour la dignité rurale
Longtemps marginalisée dans, la culture du cacao, la partie Est retrouve sa place dans les champs de Kalehe. Cette filière ne se limite plus à une spéculation d’exportation, mais devient un outil de lutte contre la faim et la pauvreté.
En formant les paysans, en appuyant les coopératives locales et en promouvant des techniques agroécologiques, les partenaires du consortium redonnent à des centaines de familles rurales les moyens de nourrir leurs enfants, de diversifier leurs revenus et de restaurer leurs terres épuisées.
Chaque cabosse récoltée symbolise un pas vers l’autonomie alimentaire. Le cacao, par son intégration avec d’autres cultures vivrières notamment le bananier, manioc, haricot, le palmier à huile contribue à reverdir les sols, renforcer la sécurité alimentaire et stabiliser les ménages dans ces contextes marqués par les crises et les déplacements massifs et réguliers de la population dans ce territoire. Si les agriculteurs et toute la communauté prenaient conscience de ce projet, l’agriculture deviendrait un remède

La guerre un crime siencieux dans nos milieux
Ainsi, l’image de cet enfant n’est plus seulement celle d’un drame humanitaire. Elle devient le reflet d’une mobilisation communautaire. Pour faire face à la crise alimentaire ces hommes et femmes réunis en consortium CACAO ont décidés à transformer la vulnérabilité en force, la dépendance en production, et la faim en abondance.
À travers le cacao, Kalehe et Bunyakiri écrivent une nouvelle page de leur histoire, celle d’un développement durable, porté par la terre, la solidarité et l’innovation locale.
Là où la pauvreté se lisait dans les regards, la graine du cacao redonne aujourd’hui espoir, dignité et avenir.
Patrick Babwine
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