Bukavu : Salongo, entre peur du fouet et prise de conscience

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La ville de Bukavu a vibré au rythme de l’ambiance de travaux communautaires lancé  par des nouveaux dirigeants de la province du Sud-Kivu. Apres d’intense travaux de ce jeudi 20 février 2025, Bukavu redevient progressivement belle et dépouillée des ses immondices qui polluaient  ses rues et ruelles dans toutes les trois communes. Des caniveaux, des collecteurs  et de rigoles qui étaient bouchés peuvent voir de l’eau coulée en toute aisance.  Un seul mot d’ordre a suffi pour que la population ‘’hommes, femmes et enfants se mobilisent pour répondre présent à l’appel.

Incroyable mais certainement une vérité, la ville  qui regorgeait des tonnes inestimables des déchets et ordures ménagères, un seul jour a suffi pour que la propreté s’installe. Bukavu est en train de revêtir sa nouvelle robe d’antan. 

D’aucun s’interroge sur les réelles stratégies qui ont été utilisées pour qu’à un moindre coût la ville soit dégagée de ses déchets qui jonchaient l’artère principale ainsi que des routes secondaires.  Pouvons-nous conclure qu’il a eu un manque criant de leadership ou seulement l’absence d’une bonne volonté.

Cet engagement qui est manifesté par une forte mobilisation pour assainir et protéger l’environnement est salué par plusieurs acteurs socio-politiques ainsi que toute la population qui nourrit le goût de voir les choses s’améliorer.

Interrogé à ce sujet, les avis des uns et des autres sont partagés. Pour certains acteurs sociaux, la gouvernance du président de la RDC était à plaindre.

’Par rapport au Salongo initié aujourd’hui, je salue à juste titre l’expérience de la nouvelle gouvernance qu’on veut transporter dans la province du Sud-Kivu. Du jamais vu pareil, parce qu’il n’a pas suffi d’avoir plusieurs campagnes pour que tout redevienne normal. Juste par une seule parole, un mot d’ordre déjà à 6H30 tout le monde accourait dans tout le sens pour aller au salongo,’’ constate Olivier Murhambo Busane habitant du quartier Nkafu, Avenue Cibera dans la commune de Kadutu.

Insalubrité, une cause de l’incompétence

Voir l’engouement avec lequel les gens s’adonnent pour les travaux communautaires prouve à suffisance que tous les habitants veulent voir les choses changer dans le bon sens et décident d’accompagner l’assainissement de la ville de Bukavu.  

’Nous notons par ailleurs que ça évolue très bien même s’il y a des failles, mais comme c’est encore au début c’est positif.  Signalons que l’échec dans l’organisation de travaux communautaires dans le chef de l’ancien régime était dû au manque de leadership responsable capable de pouvoir impulser l’ordre ‘’, ajoute Murhambo.

Plusieurs observateurs recommandent aux nouvelles autorités de pouvoir avancer dans cet élan et de faire la différence avec l’ancien régime qui a brillé dans l’incompétence et la corruption.

La ville rayonne et les acteurs sociaux n’ont pas caché leur satisfaction. Ces derniers pensent que les nouveaux occupants de la province n’aménageront aucun effort pour que la ville de Bukavu soit un miroir au cœur de la RDC. Se livrant au micro du reporter de la rédaction Mkulima.net, Patrick MunguAkonkwa président communal de la NDSCI Kadutu félicite l’initiative et invite la population de toute la ville à se ranger derrière cette vision pour l’intérêt de toute la communauté.

« Avant, la population était négligente vis-à-vis des appels des cadres de base, des autorités administratives urbaines face aux salongos. Aujourd’hui nous sommes très contents de voir que tout le monde est mobilisé. Même les chauffeurs qui transportent ces déchets ménagers et immondices sont mobilisés. Ceci devrait normalement être une culture mais ont avait pas normalement des autorités qui devraient s’imposer sur la population pour la pousser à faire mieux, », reconnait Patrick.

La peur de chicottes ou patriotisme ?  

Alors que ce jeudi est un jour ouvrable, mais toutes les familles (papa, maman et les enfants) se sont tous rangés en ordre utile pour donner leur coup de pousse au retour de la propreté.  S’inspirant aux témoignages de la province voisine récemment libérée par le Mouvement du 23 Mars et de l’Alliance du Fleuve Congo, toute la population dans les 20 quartiers que comptent la ville de Bukavu était mobilisée sans en être forcée.

‘’Nous avons vu des bêches, des machettes, des râteaux, des sacs et ballets dans des quartiers, aux marchées et à différents espaces publics.  Nous avons vu dans l’avenue hippodrome les gens torchonner le goudron avec des raclettes et des ballets. Toutes la population avait peur de se voir flageller si jamais elle ne se présentait au rendez-vous tel que leur communiqué par les différents cadres de bases sensibilisés par le mouvement. Je pense bien que nous sommes encore à la phase où il nous faut une pression derrière,’’ a martelé Awezaye Birumbu, une dame rencontré à Mukukwe derrière le marché  de Nyawera en  commune d’Ibanda.

Pour certains habitants interrogés, ‘’l’image de la peur et terreur que la population a du M23 est pour l’instant un point positif car elle a contribué à la mobilisation même des têtes dures’’.

Pour prétendre réussir à relever le défi  dans la ville de Bukavu les acteurs sociaux recommandent aux nouvelles autorités à s’investir dans la lutte contre les antivaleurs de toutes sortes notamment : les constructions anarchiques, les insalubrités,  l’empiétement des servitudes.

Signalons que le problème criant du Congo est une question de manque d’hommes courageux et épris d’amour patriotique.

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