La plaine de la Ruzizi, jadis sanctuaire de biodiversité et fierté du Sud-Kivu, est aujourd’hui le théâtre d’un massacre d’une ampleur alarmante. Des hippopotames, symboles puissants de la richesse naturelle congolaise, sont abattus sans relâche par des hommes armés, souvent identifiés comme des militaires en mission. Ce carnage, alimenté par le braconnage organisé et la misère, menace d’effacer à jamais une espèce clé de l’écosystème aquatique de la région.
Derrière chaque coup de feu retentit la faillite d’un système de protection environnementale. Les carcasses mutilées d’hippopotames gisent dans les marécages, leurs dents et leur viande écoulées sur les marchés locaux et transfrontaliers. Ce commerce illégal, mené au mépris des engagements internationaux de la République démocratique du Congo (RDC), traduit une criminalité environnementale qui perdure dans l’impunité.
« Ce qui se passe aujourd’hui dans la plaine de la Ruzizi relève d’une véritable boucherie écologique. Les hippopotames, jadis symboles de la richesse naturelle du Sud-Kivu, sont abattus sans relâche par des hommes armés, plongeant la région dans une crise environnementale sans précèdent, mais dramatique. Ceci doit cesser », a déclaré Clément Mushagalusa, spécialiste en sciences et gestion intégrée de l’environnement.

Ce spécialiste pense que l’aggravation est sujet de l’implication de militaires sous-alimentés, souvent sans ration, contraints à chasser pour survivre. Ce contexte de pauvreté et d’insécurité transforme un acte illégal en crise humanitaire et institutionnelle. L’ignorance de la loi accentue le désastre notamment, l’abattage d’un hippopotame est pourtant passible d’une peine allant d’un à dix ans de prison, assortie d’amendes lourdes.
Les écologistes tirent la sonnette d’alarme et appellent à une riposte ferme dont le déploiement renforcé des gardes de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), l’organisation des campagnes de sensibilisation auprès des militaires et des riverains. Ces derniers proposent la création d’aires protégées inspirées du parc national de la Rusizi, côté burundais.
« Les hippopotames fertilisent les rivières, nourrissent les poissons et soutiennent le tourisme local. Les perdre, c’est condamner un pan entier de notre avenir écologique et économique », avertit encore Mushagalusa.
Préserver les hippopotames de la plaine de la Ruzizi n’est pas seulement une question de conservation, mais un devoir de justice de protection de la biodiversité congolaise, de renforcement de la paix et garantir aux générations futures un environnement équilibré et riche envers les générations futures. Le silence des autorités, notamment celui du ministre provincial de l’Agriculture et de l’Environnement, resté injoignable malgré plusieurs sollicitations, ne doit plus perdurer. L’heure est à la responsabilité, à la protection et à l’action.
Patrick Babwine
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