Le défi est lancé, 52 concessions pétrolières dans le bassin du Congo seront mises en œuvre pour l’extraction de pétrole et de gaz. Cet emplacement ciblé regorge de potentiel en biodiversité (pétrole), mais surtout, il est le foyer de nombreuses communautés locales. suite à ce projet, la coalition Notre Terre Sans Pétrole (NTSP) qui regroupe 176 ONG (congolaises et internationales) a dénoncé l’ouverture de 52 nouveaux blocs pétroliers dans la cuvette centrale, ont rapporté des médias locaux. cette offre suscite des divisions au sein des partisans de l’environnement. Il y a des personnes qui favorisent l’exploitation et croient fermement que la RD Congo est un État autonome, libre de fonder son économie sur l’exploitation de ses ressources pour garantir un développement durable.
Durant une lutte de plus de quinze jours allant du 15 au 28 juin 2025, les esprits se sont échauffés et les idées continuent à susciter la controverse. Certaines organisations de la société civile, des ONG environnementales et divers acteurs écologiques sont fermement persuadés que la RDC ne devrait pas être dépouillée de ses privilèges en l’interdisant d’exploiter ses ressources naturelles, tandis que dans d’autres pays, l’exploitation se déroule de manière responsable. Par ailleurs, des groupes citoyens et des intervenants environnementaux se mobilisent et critiquent cette vente en évoquant des motifs sociaux et environnementaux, sans toutefois fournir de justifications concrètes.
Dans la foulée, certains défenseurs environnementaux luttant contre les crimes commis sur l’environnement, manifestent leur ras- le-bol en dénonçant l’exploitation des combustibles fossiles. Prétendant que le pétrole libère des composés volatils (hydrocarbures, gaz à effet de serre (CO2, CH4), des oxydes d’azote (NOx), des monoxydes de carbone (CO) et du dioxyde de soufre (SO2), ainsi que d’autres polluants dangereux.
Plusieurs manifestations et conférences visant à dénoncer et à mettre le gouvernement au pas ont eu lieu sur toute la RDC le 26 juin 2025. Un moratoire total sur l’exploitation pétrolière dans le bassin du Congo est donné au gouvernement congolais par des organisations de la société civile et des mouvements citoyens qui réclament son respect. Ils insistent sur la nécessité de protéger la biodiversité et les conditions de vie des populations locales résidant dans ces Zones.
Le coordonnateur provincial du mouvement Filimbi au Sud-Kivu, Augustin Beya, s’inquiète de l’augmentation vertigineuse de ces blocs, qui passent de 27 à 52. Ce défenseur de l’environnement redoute une exploitation sauvage qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur le réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement.
L’exploitation des énergies fossiles, une chance pour un développement durable.
Tandis que la République Démocratique du Congo demeure en arrière, d’autres nations ont déjà progressé dans l’extraction du pétrole et du gaz méthane. Un groupe d’acteurs environnementaux modérés y perçoit plutôt une chance de dynamiser l’économie nationale au même niveau que les Émirats Arabes Unis, le Qatar, la Libye, la Russie, l’Inde et les États-Unis qui ont prospéré en établissant leur économie sur la base de l’exploitation pétrolière. Toutefois, ils ont conseillé aux dirigeants congolais de promouvoir une bonne gouvernance afin que cette exploitation bénéficie à l’ensemble des citoyens.
« Suite à l’annulation de 27 blocs pétroliers en 2025, une mesure largement appréciée par les groupes qui œuvrent pour la sauvegarde de l’environnement. » Lors d’une réunion du conseil des ministres qui s’est tenue le 3 mai 2025, le gouvernement congolais a envisagé la réouverture de l’appel d’offres pour 52 blocs pétroliers. Cette action compromet l’environnement ainsi que les communautés locales. « Le corridor vert Kivu-Kinshasa, un projet audacieux de réhabilitation écologique et de progression durable, est la principale zone ciblée pour cette exploitation. Cependant, cela ne se fait pas sans conséquences », se lamente Augustin Beya.
Sans dénigrer ses collègues, Justin Murhula, chercheur en environnement, pense que les militants écologiques qui ont exprimé des opinions opposées ont bien raison de sonner l’alerte. Cependant, il garde des doutes sur l’idée d’interdire l’extraction de pétrole et de gaz par la RDC tant que les nations voisines le font déjà. Selon ce chercheur, le RDC devrait utiliser ses ressources de manière responsable et familiale pour assurer un développement durable.
Mon abondance de richesses est ma source d’ennui.
La République Démocratique du Congo est souveraine dans la gestion de ses ressources naturelles ; toutefois, il convient de veiller à ce que les actions entreprises profitent effectivement aux citoyens et participent au développement national.
SUD-KIVU : du plastique tue aujourd’hui et tuera demain
«La question primordiale est de déterminer si, en interdisant au gouvernement d’exploiter, alors que les autres nations voisines le font déjà de leur côté, quelle en serait l’importance ? Déjà, l’Ouganda a entamé l’extraction dans le lac Albert. Lorsque l’on se trouve à Muanda, on constate qu’une grande portion est exploitée par l’Angola. Du côté du lac-Kivu, le Rwanda est en charge de l’exploitation du gaz méthane. Si nous on n’exploite pas alors qu’il y a la théorie de vase communicant, c’est-à-dire, en d’autres termes, le produit présent dans une même cuve aura tendance à se déplacer vers l’endroit qui est exploité », a précisé Justin Murhula, expert en environnement.
En dépit d’un potentiel colossal en ressources fossiles, le niveau de vie des Congolais reste une source d’inquiétude. Au regard de toutes les ressources du Congo, il est inacceptable que les femmes manquent des moyens pour s’acquitter des frais liés à la maternité. Bien que prometteur, le taux d’enfants atteints de kwashiorkor est élevé. il sied de rappeler que 70% des enfants malnutris aigus en RDC n’ont pas eu accès au traitement en 2021. Suite à la publication du rapport SOS Enfants « Émaciation sévère : Une urgence passée sous silence qui menace la survie des enfants » en République de Démocratique du Congo et dont 53% des enfants malnutris serait enregistrés au Sud-Kivu. https://www.unicef.org/drcongo/communiques-presse/enfants-malnutris-aigus-rdc-pas-acces-traitement.
Toutes les voies de desserte agricole et nationale sont dans un état de dégradation avancée. Les ressources minières et la biodiversité qu’elles renferment dans son sol ne lui apportent malheur. Tous les pays industrialisés portent leur regard sur la RDC et cherchent à exploiter ses richesses, tout en appauvrissant sa population dans une exploitation sans précédent.

Justin Murhula, chercheur et défenseur de l’environnement, évoque les pays qui progressent simplement en accordant une attention spécifique à l’exploitation responsable de leur pétrole. Tout en appuyant le pays à faire de même, il préconise une refonte d’une gouvernance de qualité. Ce défenseur environnemental pense que tout en exploitant le pétrole et le gaz méthane, certaines zones doivent être protegées.
« Il existe des zones protégées, il est inacceptable de détruire le parc simplement pour l’exploitation pétrolière. Si l’exploitation du pétrole ou du gaz peut se faire sans le détruire l’environnement, alors il n’y a aucun souci. En réalité, l’endroit où l’on extrait le minerai d’une marinière artisanale est une véritable catastrophe. Nous ne sommes tout simplement pas d’accord pour que la RDC soit empêchée d’exploiter ses propres ressources. Le Qatar, la Russie, l’Inde, les Émirats arabes unis et la Libye bâtissent leur richesse sur l’extraction du pétrole et du gaz. Qui en impose l’interdiction ? » Se pose-t-il des questions ?
Les environnementalistes denoncent les contrats léonins. par ailleurs, ils encouragent au gouvernement de signer des contrats qui profitent à son peuple.

L‘exploitation pétrolière entraîne une croissance de la pollution de l’environnement.
Les environnementalistes s’efforcent de mener des campagnes de lobbying et de sensibilisation dans le but de diminuer considérablement la pollution. Beaucoup demeurent persuadés que le pétrole est la source de la pollution persistante des terres et des eaux, et qu’il nuit de manière irréversible à la biodiversité marine et côtière. Il serait aussi le fondement de l’augmentation des enjeux de santé publique, des conflits communautaires, de la dégradation de l’environnement et du manque total d’impacts bénéfiques pour les communautés.
La peur commune serait que son processus de raffinage et autres activités libèrent des gaz nuisibles, affectant la qualité de l’air, contribuant à la détérioration des écosystèmes et provoquant des changements climatiques. En outre, la contamination des sols et des eaux environnantes par les rejets et déversements industriels représente un danger constant pour la biodiversité et la santé humaine.
L’industrie pétrolière, un puissant levier économique.
Les organisations pollueuses n’honorent pas trop souvent leur contrat en dépit des engagements pris vis-à-vis du gouvernement congolais s’inquiète le responsable de la coalition Notre Terre Sans Pétrole (NTSP) qui par la suite a réitéré son refus catégorique du projet d’exploration et d’attribution de 52 blocs pétroliers dans la cuvette centrale de la RDC, lors d’un point de presse tenu le lundi 9 juin à Kinshasa.
Selon Serge Ngimbi, coordonnateur de l’Initiative pour le développement local (IDEL/Boma), la mauvaise gouvernance qui prévaut dans le secteur des hydrocarbures justifie cette position ferme.
« Après avoir analysé la gouvernance du secteur pétrolier en RDC, nous avons compris que le pays peut laisser les hydrocarbures sous terre et continuer à prospérer autrement. La manière dont Dieu a créé le Congo lui confère des richesses naturelles inestimables. Nous devons penser aux générations futures et préserver notre écosystème », a-t-il déclaré sur les ondes de Radio Okapi.
Signalons que la COP28, qui s’est tenue aux Émirats arabes unis, a marqué un tournant dans la lutte contre le changement climatique en intégrant pour la première fois une référence explicite aux combustibles fossiles dans le texte final. Bien que l’accord vise une sortie progressive de ces énergies, certains pays hôtes des COP suivantes, comme l’Azerbaïdjan (COP29) et le Brésil (COP30), pourraient augmenter leur production de pétrole et de gaz, créant une contradiction avec les objectifs climatiques.
La COP28 a mis l’accent sur la transition énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais ne prévoit pas de système de compensation spécifique pour les pays producteurs de pétrole. Cependant, elle appelle à une sortie progressive des énergies fossiles de manière juste, ordonnée et équitable, et encourage les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’objectif de maintenir le réchauffement climatique sous les 1,5°C.
« Aucun système de compensations écologiques sécurisé n’est envisagé. La pollution plastique trouve sa source dans l’industrie pétrolière, car 90% de la production mondiale de plastique provient du pétrole. Le plastique est un polymère, autrement dit une chaîne de molécules, à laquelle on incorpore des produits chimiques ou des additifs pour lui conférer des caractéristiques fonctionnelles », ont expliqué les manifestants du 26 juin 2025.
Il est important de rappeler que durant le conflit entre la Russie et l’Ukraine, la Russie a stoppé ses exportations de pétrole vers l’Europe, rendant ainsi la situation plus complexe. Cela a conduit à un retour à l’exploitation du charbon pour compenser la pénurie. Murhula, analyste environnemental et chercheur, est d’avis que si l’interdiction de l’exploitation du pétrole et d’autres ressources rares présentes en RDC semble indiscutable, les principaux pollueurs mondiaux devraient se réunir pour déterminer et évaluer le montant que la RDC devrait recevoir chaque année de la production de son pétrole et lui verser.
« Si cela pose un problème, pourquoi ces pays n’ont-ils jamais été soumis à une interdiction auparavant ? Si nous avons besoin de 200 milliards de dollars chaque année et que ceux qui ne souhaitent pas que nous exploitions notre pétrole, notre gaz, nos minerais ou nos ressources forestières acceptent de nous donner cet argent en compensation équivalente à la production annuelle, alors c’est acceptable. Pourquoi est-ce que lorsqu’il s’agit de la RDC, on parle de production de plastique ? »
Les environnementalistes modérés pensent que s’il n’est pas possible d’interdire au Qatar, la Libye et d’autres pays du Golfe à exploiter alors la RDC ne devrait pas aussi être interdite.il serait plutôt évident que les gros pollueurs de ce monde se mettent autour d’une table pour des discussions franches qui avantage la RDC.
Qui tire sur les ficèles ?
Certains activistes estiment que les défenseurs de l’environnement et les organisations de protection de la nature devraient, à un certain point, se demander qui leur dicte des instructions pour sanctionner les actions favorables au gouvernement.
Qui finance leur lutte pour étouffer l’initiative louables de l’Etatique ? Il s’observe que des grands pollueurs manipulent habilement les mouvements citoyens et certains intervenants de la société civile pour empêcher l’extraction du pétrole et cela pour l’intérêts des multinationaux qui du reste sont à l’origine de la pollution.
Il convient de noter que le cinquième et ultime cycle de pourparlers pour un accord visant à éradiquer la pollution plastique s’est tenu le 25 novembre 2024 à Busan, en Corée du Sud. L’idée était de stopper la contamination plastique à l’échelle mondiale, car d’après les chercheurs, d’ici 2050, le volume de plastique pourrait égaler celui des poissons dans les mers et océans. La cinquième réunion du comité intergouvernemental de négociation (INC-5) n’a rien produit et s’est conclue sans traité, contrairement à ce qui était prévu. Cependant, ce traité aurait pu contribuer d’une façon ou d’une autre à la sauvegarde des écosystèmes et de la biodiversité tout en réduisant l’exploitation des combustibles fossiles pour finalement se diriger vers les énergies renouvelables. Cette alternative serait nécessaire compte tenu des répercussions découlant de l’extraction pétrolière.
Plusieurs activistes soutiennent la vision du gouvernement tout en recommandant une gouvernance responsable et le respect strict des normes environnementales dans l’exploitation du pétrole et du gaz.
La position du gouvernement congolais sur la lutte contre l’exploitation pétrolière est ambivalente. D’un côté, Eve Bazaiba la Vice-Premier Ministre en charge de l’Environnement et du Développement Durable, affirme vouloir diversifier l’économie et attirer des investissements étrangers en exploitant les ressources pétrolières. D’autre part, elle pense que le gouvernement est confronté à des défis environnementaux, sociaux qui freinent ce projet.
Patrick Babwine
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