Alors que les attentes des caféiculteurs sont multiples, l’Office national pour les produits agricoles au Congo, ONAPAC a contribué au renforcement des capacités des agriculteurs en vue d’améliorer leurs rendements et vulgariser de bonnes méthodes agricoles. Au-delà de l’accompagnement technique, ce service étatique se démène à offrir un appui en intrants agricoles aux Organisations paysannes regroupant les caféiculteurs. A travers son service agronomique, des formations s’organisent en faveur des moniteurs agricoles sur terrain dans le souci d’accroitre la production.
Les agriculteurs sont encadrés dans l’aménagement des germoirs, des pépinières et bénéficient de l’accompagnement pendant le labour, les entretiens jusqu’à avoir les plantules. Ils sont également dotés des quelques outils aratoires pour faciliter le travail tout au long du déroulement.
« On leur donne un appui en intrants agricoles comme la semence, les plantules et nous les assistons techniquement en leur montrant comment on va cultiver le café pour avoir un bon rendement. L’objectif est d’accroître la chaîne agricole de la culture caféière et d’autres cultures pérennes en RDC », explique Zirirane Mugisho David, Ingénieur agronome à l’ONAPAC.
Le coaching se passe de la manière dont ils doivent faire la taille, soit pour rajeunir ou accroitre la production. Ces exploitants de terre à travers leurs coopératives sont en contact permanent avec des techniciens de l’ONAPAC.
« Nous parvenons à aider les agriculteurs à se restructurer parce que présentement il y a des Coopératives. Nous en tant qu’ONAPAC on n’est pas directement lié avec les petits producteurs nous le soutenons au travers les coopératives qui sont enregistrées chez nous », renseigne Songolo Bendera Fidèle, Responsable du secteur agricole à l’ONAPAC.
Avec une vision globale d’accroitre la sécurité alimentaire, l’accroissement aussi de l’exportation au sein de la province, ce service d’appui en province promet que toutes les batteries sont activées pour améliorer la production du café au Sud Kivu et faire de cette partie du pays un grenier agricole. Tout est fait, c’est alors que la forte production pourra booster l’économie provinciale et nationale et améliorer les conditions de vies des agriculteurs.
« L’agriculture n’a pas une bonne production aussi longtemps vous ne l’avez pas soignée depuis les semis. C’est la raison pour laquelle nous les accompagnons depuis les semis en leurs donnant d’abord la semence puis on les appuie techniquement en leurs montrant comment on doit semer pour permettre à ce que cette semence ait une bonne production à la longue. Si l’on ne respecte pas tous les principes il n’y aura pas une bonne production. Voilà pourquoi on martèle sur ça pour qu’il ait une bonne pratique. Cela est inscrit même dans nos objectifs, la vulgarisation des bonnes méthodes agricoles », renchérit David Zirirane.
L’ONAPAC met sur pied une série des stratégies pour influencer la production du café. Des formations en faveur des moniteurs agricoles et leur installation dans presque tous les coins, des agronomes vulgarisateurs efficaces sont affectés dans tous les territoires de la province pour faire le suivi et l’évaluation sur les méandres qui concourent à la production.
Cet accompagnement pour quel résultat ?
Convaincue de la politique mise sur pied, le service agronomique de l’ONAPAC affirme que le résultat est escompté, car des tonnes récoltées s’accroissent peu à peu. Il reste persuadé que d’ici peu la sécurité alimentaire sera une réalité et non plus un slogan dans la province.
Quant au Gérant de la Coopérative des Ligues des Opérateurs Agricoles et de commerce (COOLPA), le Gouvernement congolais pouvait tout mettre en œuvre pour améliorer le secteur agricole la production pourrait être abondante.
« Depuis l’année 2023, nous avons produit 117 tonnes de cafés dans uniquement quelques villages et sous village de Kalehe comme à Kasheke, Mukwija, Chofi et Bushushu. Si nous pouvons avoir l’appui financier et matériel du Gouvernement provincial et national, nous pouvons tripler la production. Nous bénéficions des formations de la part de l’ONAPAC mais cela n’est pas suffisant pour nous aider à améliorer notre production », renseigne Sabin Chobohwa, Gérant de COOLPA à Kalehe.
La production pérenne, un apanage de l’ONAPAC
Contrairement à la mission de l’Office national du café (ONC) et de l’Office zaïroise du café (OZACAF) qui ne gérait que le café, l’ONAPAC contrôle désormais plus de 21 cultures qui sont à sa responsabilité notamment : le caféier, le cacaoyer, le théier et du quinquina qui sont les productions les plus primordiales.
« A l’ONAPAC nous avons 21 cultures que nous contrôlons mais parmi ces 21 cultures chaque province à sa culture selon l’écologie, ici chez nous à Bukavu au Sud-Kivu, il y a la culture du Café, de quinquina, du thé, la culture de Cacao, les plantes médicinales et les plantes à épices », révèle l’Ir Z. Mugisho.
Quid de la production agricole pérenne au Sud-Kivu ?
En dépit des fraudes entretenues l’Office National des Productions Agricoles au Congo l’ONAPAC, croit avoir atteint un pari. Beaucoup de mécanismes ont été mis en place pour lutter si pas éradiquer la fraude contrairement aux années passées. Selon notre source, les indices de vérification se focalisent à la comparaison des quantités de Café qui ont été exportés les deux dernières années.
« Une grande partie de la quantité produite a eu une traçabilité et voilà pourquoi nous pouvons confirmer que cette année il y a eu une nette amélioration », se réjouit l’Ir Z. Mugisho.
Une agriculture sans accompagnement de l’Etat
« Nous sommes à un stade ou l’Etat Congolais devrait accompagner les producteurs, les organiser à partir de la chaine de valeur, pour les faciliter à réaliser une bonne production en qualité et en quantité. Nous avons 65 000 kilomètre carré de terres arables dans les huit territoires du Sud Kivu. Pour l’homme blanc lors de la colonie, la base de l’économie était la production, c’est pour cela eux donnaient des crédits, la maison de l’Urbanisme jadis elle s’appelait classe Moyenne », renseigne Misege KADAHANO, Acteur de développement communautaire.
Pour cet acteur de développement, les fiscs et trop des taxes étouffent les caféiculteurs Congolais, et ne reçoivent pas des subventions de la part de l’Etat Congolais, pas d’accès aux crédits pour permettre l’épanouissement et le développement du secteur café en RDC.
Le café, une culture pour l’autonomie financière des femmes ?
Les femmes sont plus autonomes, elles travaillent dans ce domaine dans les différents territoires. Elles scolarisent les enfants à partir de cette culture, elles prennent soin de leurs enfants. Pour les femmes productrices, ce café leur aide à s’épanouir professionnellement, et à faire face aux challenges extérieurs.
« La culture du café nous aide à scolariser nos enfants depuis que notre milieu a été frappé par des catastrophes naturelles. Le seul défi que nous avons se situe au niveau du prix. Les collecteurs du café vert sur terrain nous achètent un kilo au prix de 5000fc à 6000fc mais lorsqu’ils vont aller vendre, c’est au prix le mieux offrant. Les intérêts des femmes productrices ne sont pas pris en compte », condamne Furaha M’Serembe point focal de femmes productrices à Kalehe Bushushu.
Au cours une foire organisée par l’incubateur ORHEOL en partenariat avec l’organisation Rikolto et d’autres organisations intervenant dans le secteur de la production, la transformation et la commercialisation ; en date du 25 au 29 Juin 2024 au stadium Père Milani de Vamaro, plus, d’une centaine d’agri preneurs œuvrant dans le café ont émis un vœu de voir les autorités appuyer les agri-preneurs dans le souci de booster l’économie du pays et accroitre les productions locales du café.