Sud-Kivu : opération de distribution des semences, la peur des agronomes qui évoquent les risques liés au non-respect du calendrier agricole

les agronomes contestent la semence pour la saison culturale A
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Alors que le gouvernement provincial du Sud-Kivu par l’entremise du ministère de l’agriculture est prêt à lancer sa campagne de distribution des semences aux agriculteurs pour la saison culturale A, les voix fusent de partout pour contredire la mesure et recommande au ministre de respecter le calendrier agricole. Tout en évoquant les conséquences liées à l’apparition des ravageurs et aux aléas climatiques qui peuvent saboter la semi, les agronomes proposent que les semences soient distribuées pour le mois de février ‘’saison B’’

En effet, la province dispose ce dernier temps d’un lot de 237,9 tonnes de semences de qualité qui selon le gouvernement provincial seront distribués dans les 8 territoires de la province du Sud-Kivu y compris la ville de Bukavu. Lors de son allocution le jour de la réception de ces semences, le ministre provincial de l’agriculture, a affirmé sans ambages que ce lot sera distribué de manière équitable et stratégique afin de maximiser son impact sur la production agricole de notre province.

Les spécialistes dans le domaine ne voient pas les choses avec le même œil et pensent que le ministre devrait se ressourcer auprès d’autres techniciens pour en savoir plus.

« Le calendrier agricole ne permet pas qu’une culture soit semée en décembre sauf certaines cultures comme les maniocs, les bananiers qui vont sur toute une année à condition qu’ils aient une bonne pluie de mois successifs d’eau en abondance. D’autres cultures vivrières comme les légumineuses, et les céréales nécessitent le respect du calendrier agricole », clarifie Daniel Mutegeza, de la division de l’agriculture.

Le ministre de l’agriculture s’en tape-t-il les fesses ?

La peur de plusieurs agronomes est que les cultures seront exposées à des multiples maladies et ravageurs. Si on y va dans cette logique du ministre de l’agriculture, les cultures seront exposées à la munie saison sèche observée dans l’intervalle de Janvier en Mars avec comme conséquence, une mauvaise fructification. Les agronomes y voient une perte d’énergie au cas où le ministre de l’agriculture s’étourdirait à lancer la distribution malgré le temps largement dépassé (la saison culturale).

« La plante est un être vivant qui doit naitre, grandir et vivre sa période de déclinaison. Par exemple planter le haricot en septembre pour que la récolte coïncide le muni cycle sison sèche pour permettre le dessèchement de gousses de haricot et avoir une récolte convenable. Planter contrairement aux normes de la semi, entraînera une chute de la production.  Les gousses seront pourries par l’abondance de pluie si jamais on ne tient pas compte du calendrier », interpelle Gilbert Byabuze, Ingénieur agronome.

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Les techniciens conseillent au ministre provincial de l’agriculture à faire preuve de respect du calendrier agricole.

Plusieurs techniciens en phyto recommandent aux autorités d’avoir la souplesse et l’élégances de se laisser guider par les techniciens. Unanimement ils soutiennent que les ravageurs qui risquent de s’en prendreKasaï : EKAGRI accompagne les producteurs des maïs à Mweka   aux semis mais aussi et surtout la menace de pluies abondantes ou la disparition de ces dernières. 

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« Que le gouvernement provincial attende le début du mois de févier pour commencer à distribuer ces semences pour qu’elles soient mises en terre pendant la saison culturale B » insiste l’Ir Junior Shabani.

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D’aucuns s’interrogent sur le pourquoi de ce retard orchestré par le gouvernement national qui devrait déjà le faire il y a longtemps.  Lors de la cérémonie de réception de ces semences samedi 23 novembre 2024 dernier, le ministre provincial de l’agriculture Didier Kabi a exprimé sa satisfaction soutenant que ces semences marquent un tournant dans la revitalisation du secteur productif comme troisième pilier du programme gouvernemental au Sud-Kivu pour le quinquennat 2024-2028.

Patrick Babwine

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