Alors que la ville est inondée par des tonnes de déchets de toutes sortes (déchets plastiques, des ordures ménagères, des déchets orphelins…), les Forces Armées de la République Démocratique du Congo ont joint leur expertise à d’autres couches sociales pour soutenir le projet d’assainissement ‘’rendons notre ville propre’’ initiée par le gouverneur de la province. Les samedi 9 novembre et Dimanche 10 novembre 2024 étaient deux jours des travaux marathons pour les FARDC qui sont décidés à concourir à l’assainissement de la ville ainsi que dans le renforcement des relations civilo-militaires.
Se référant à la constitution congolaise à son article 187, donne les prérogatives aux forces armées qu’‘’à temps de paix, les militaires doivent participer au développement du pays’’, comme citoyens congolais le commandant de la 33e région militaire, commandant Task Force Sud-Kivu, le général Major, Yav Avul Ngola Robert a décidé de venir en appui à la mairie de Bukavu dans l’assainissement de différents coins de la ville. Ces hommes en arme, se sont déployés dans le débouchage de caniveaux de conduite d’eaux, des collecteurs ainsi l’évacuation des déchets entassés le long de la route donnant sur les 3 commune de la ville de Bukavu.
La propreté est une affaire de tous,
Le Samedi 09 novembre et consécutivement le Dimanche 10 novembre, toutes les unités de la garnison de la ville de Bukavu ont répondu à l’appel du maire de la ville en joignant leurs efforts aux forces vives (étudiants, sociétés civiles dans leurs diversités, des organisations œuvrant dans l’assainissement ainsi que le ministère de l’environnement sous la conduite de Me Didier Kabi, ministre provincial de l’environnement). Ils sont unanimement convaincus que la conjugaison des efforts dans l’assainissement de la ville de Bukavu peut redorer l’image de cette ville jadis dite la belle ou la verte.
Avec une volonté manifeste, la 33e région militaire a mis des dispositifs nécessaires pour rendre cette journée agréable et une réussite. Des militaires étaient tous munis des outils de travail notamment : des bêches, des tridents/houes, des gants, et des camions pour évacuer des immondices et autres déchets.
« Le commandant Task Force Sud-Kivu, le général major Yav Avul Ngola Robert est venu en appui à la mairie pour rendre la ville de Bukavu Propre. Tout le monde doit participer à l’assainissement de la ville parce que là où il y a des ordures, on est exposé à différentes maladies et épidémies. Pour faire face à ces différents fléaux qui menacent la communauté, le commandant de la 33e région militaire a instruit aux militaires de participer aux travaux communautaires », renseigne le Lieutenant Mizombo Rutimanwa, journaliste de la 33e Région militaire.
pour plus de précision lisez :Bukavu : Des tonnes de déchets dans les turbines du barrage, Ruzizi 1 en difficulté de fonctionnement
Les travaux communautaires, une approche de proximité
Alors que les relations entre les différentes couches sociales et les militaires sont parfois tendues, le commandant régional de la 33e région militaire au Sud-Kivu, a choisi l’approche de proximité à travers l’assainissement pour redynamiser les relations entre les civiles et les militaires. Il prêche l’amour et une cohabitation entre les deux parties qui sont appelées à vivre ensemble pour une paix durable et la sauvegarde de l’environnement sain à tous.
‘’Nous qui sommes des militaires, nous ne sommes pas de supers hommes. Nous venons aussi des familles où il y a des parents. Une seule chose qui nous différencie des civiles est que nous avons une mission que le gouvernement congolais nous a confiée, celle de défendre l’intégrité territoriale et protéger la population et leurs biens. Pour l’aménagement de l’environnement, cela nous concerne aussi’’, fait savoir le service de communication militaire à la 33e Rg Militaire.
Au cours de ces actions patriotiques menées, la 33e région militaire interpelle la conscience humaine de toute la population et elle invite tous les habitants du Sud-Kivu à participer activement aux travaux d’assainissement de leurs milieux pour éviter les menaces des épidémies qui peuvent peser sur toute la communauté.
Mizombo pense que c’est regrettable que les hommes en arme puissent prêcher par les actes et que la population se permette de jeter les déchets dans des caniveaux et collecteurs pour saboter les efforts fournis.
La force est à la loi
La voix de la 33e région militaire pense qu’il n’est pas nécessaire qu’il y ait une pression exercée derrière les gens pour qu’ils puissent se conformer et respecter la loi du pays. Seule la conscience des uns et des autres peut conduire au changement radical et durable.
‘’Un bon citoyen se conforme à la loi, à la (constitution). Lorsqu’on nous refuse de jeter les ordures, n’attendons pas qu’il y ait un agent de l’ordre derrière nous pour obtempérer. Il faut avoir conscience de savoir que jeter les immondices n’est pas bien vu ses conséquences sur la santé et sur l’environnement où nous vivons’’, conscientise le Lt Mizombo Rutimanwa.
Ils étaient visibles dans différents coins de la ville et d’autre vers Kavumo, munis de leurs équipements, la FARDC et la PNC étaient présentes dans les rues de Bukavu pour décourager l’insalubrité qui règne en maître absolu. C’était un signal fort lancé par ces hommes en arme qui, en dépit de leur devoir sécuritaire, se lancent dans des actions visant à renforcer les efforts de propreté et à sensibiliser la population sur l’importance d’un environnement sain.
Mobilisation tous azimuts
Pour cet événement, des acteurs de la société civile, des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le collège provincial des étudiants, ainsi que des représentants du ministère provincial de l’Environnement étaient présents. Le ministre provincial de l’Environnement, accompagné des membres de son cabinet, sensibilise et encourage toutes les couches à adhérer à cette initiative.
Il s’est observé pendant ces deux jours de travail intense, une mobilisation marquée par des actions concrètes notamment le débouchage des caniveaux complètement brouillés par les bouteilles plastiques et des immondices charriées par les eaux d’écoulement, le nettoyage des rues et entretien des routes.
La province déterminée d’en découdre avec l’insalubrité
Pour rappel, une note circulaire du gouvernement provincial du Sud-Kivu à travers le ministère de l’environnement visant à renforcer les mesures d’assainissement et de gestion rationnelle des déchets à travers toute la province avait été signée le 28 octobre 2024 par le ministre Provincial de l’Environnement, Didier Kabi, à travers laquelle, il instruit tous les maires des villes, les administrateurs des territoires, les chefs de secteurs, les Bourgmestres des communes, les chefs des chefferies et les cadres de base à veiller au strict respect des mesures d’assainissement et de gestion rationnelle des déchets en province.
Dans cette note circulaire, le gouvernement provincial rend obligatoire la mise en place des poubelles avec tri et séparation des déchets pour toutes les entreprises commerciales, établissements publics et privés, et tous les ménages de la Province. Le ministre de l’environnement donne un moratoire d’un mois, à dater du 28 octobre 2024, à tous les concernés pour se conformer à cette mesure.
L’implication des militaires et des étudiants serait vue par plusieurs comme un signal fort lancé et que, par ailleurs, les récalcitrants devraient s’amender avant la tombée des grandes mesures qui pourront faire respecter la loi. Le ministre de l’environnement Didier Kabi avait promis son implication pour punir les coupables.
» En vertu de l’article 3 de l’édit n°001/2013, des sanctions seront appliquées immédiatement au constat de toute infraction. Les mesures additionnelles, résultant de l’application des articles 6,7,8 et 9 seront également renforcées dans les prochains jours pour assurer une stricte réglementation environnementale en vigueur » prévient le ministre Didier Kabi.
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Des appels ont été lancés pour encourager tous les habitants, les commerçants et les familles à participer à cet effort collectif. De ce signal fort lancé qui devra interpeller la population du Sud-Kivu à abandonner les actes d’incivisme et se ranger derrière les initiatives envisagées pour le bien-être de la province. La population attend voir l’applicabilité des mesures pour répondre à ce grand défi d’assainissement dans les villes et sur toute l’étendue de la ville en générale.
‘’La population est mal intentionnée dans notre milieu. Il serait important que des mesures coercitives soient envisagées pour combattre cet incivisme qui a érigé domicile dans nos têtes. Ces démons d’insalubrité où les gens sont à l’aise de déboucher les toilettes dans les caniveaux sans aucune gêne, des constructeurs qui déversent la terre dans les collecteurs, des ménages qui ne possèdent pas des poubelles et d’autres qui ne sont pas affiliés aux organisations de ramassage des déchets doivent être interpellé et mis hors d’état de nuire’’, recommande Amnazo Byengiroza, un habitant sur avenue Michombero qui apprécie la bravoure des FARDC.
La vision du gouvernement provincial est de profiter de ce samedi, non comme une journée chômée mais un rendez-vous citoyen du donné et du recevoir capable de faire des toutes les villes de la province test notamment, une de référence en matière de salubrité.
Signalons que toute la ville a vibré au rythme du travail musclé exercé par les militaires dans différents coins de la ville répartis sur les trois communes de Bukavu. Des Nyawera vers le camp-Saïo, à l’aéroport de Kavumu, vers Kadutu, a la place de l’indépendance vers la brasserie. Le journaliste de la 33e région militaire affirme que les activités vont continuer sans relâche. Il a insisté sur le sens patriotique pour combattre l’insalubrité et limiter la propagation des maladies liées aux mains sales.
Patrick Babwine