Tuer les abeilles, c’est tuer notre environnement

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L’apiculture est un levier de protection environnementale et de développement durable. En installant des ruches, les apiculteurs favorisent la plantation d’arbres, renforçant la pollinisation et la biodiversité. Ces arbres absorbent le CO₂, réduisent les gaz à effet de serre, libèrent de l’oxygène et améliorent la qualité de l’air, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique et à la santé des écosystèmes.

« En pollinisant les fleurs, les abeilles facilitent la croissance des plantes, à son tour, soutient la faune locale et contribue à la régénération des écosystèmes ».

Des chercheurs apiculteurs et écologistes, démontrent que les abeilles jouent un rôle crucial dans la protection de la biodiversité et contribuent à la préservation de la diversité des plantes. L’apiculture contribue à renforcer la résistance des écosystèmes face aux maladies, aux insectes nuisibles et au réchauffement climatique.

Avec un parcours impressionnant dans le domaine apicole, Amani Musemakweli, un jeune entrepreneur a débuté à l’âge de 10 ans, aux côtés de ses grands-parents et de ses propres parents qui ont fait de l’apiculture un métier, cette tradition familiale l’a permis de développer une passion pour l’apiculture qui s’est transformée en une véritable profession. Grâce à une formation en apiculture moderne dispensée par le Rucher École du Magnerolle en France, en collaboration avec l’organisation Apiculture Flore et Développement (APIFLORDEV), il a pu approfondir ses connaissances et devenir formateur et consultant en apiculture tropicale.

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Grace à son expérience, Prince Amani Musemakweli est actuellement responsable de l’organisation Jeunes Solidaires pour la Justice et le Développement (JSJD asbl), fait savoir que l’apiculture joue un rôle important dans la préservation des écosystèmes et dans la mise en valeur des espaces naturels.

«L’apiculture dans le groupement de Kalonge en territoires de Kalehe, Kabare et Walungu est bien plus qu’un simple métier ; c’est une vocation qui contribue activement à la protection de l’environnement et au développement durable de la zone », fait savoir Prince Amani.

Pour lui, grâce à l’engagement des apiculteurs, c’est possible de préserver notre écosystème local, mais aussi améliorer la qualité de vie des communautés rurales.

« En créant un cercle vertueux entre la production apicole et la protection de l’environnement, nous ouvrons la voie vers un avenir plus durable pour tous, producteurs et consommateurs des produits de la ruche », rassure Amani Musemakweli Prince coordonnateur d’e l’organisation JSJD asbl), formateur et Consultant en Apiculture Tropicale au Sud-Kivu.

Et quand c’est l’expérience qui parle

Dans une interview exclusive, Amani Musemakweli prince, coordonnateur de l’Organisation Jeunes Solidaires pour la Justice et le Développement en sigle JSJD asbl demondre comment les abeilles jouent un rôle fondamental dans la pollinisation des plantes qui demeure un processus vital pour la production alimentaire et dans la reproduction des espèces végétales.

 « L’apiculture est bien plus qu’une simple activité économique, elle représente un véritable levier pour la protection de l’environnement et la promotion du développement durable. Dans le groupement de Kalonge, en territoire de Kalehe, province du Sud-Kivu. Cette pratique s’inscrit dans un écosystème riche, à la périphérie du parc national de Kahuzi-Biéga (PNKB), un site classé au patrimoine mondial. Il est donc crucial de comprendre comment l’apiculture contribue à la préservation de la biodiversité et à la protection de notre environnement », fait-il savoir.

Des toutes ses observation Amani confirme que ces insectes sont essentiels pour maintenir l’équilibre écologique. 

L’abeille, une ambassadrice de l’harmonie entre l’homme et la nature

Grâce au miel et à d’autres produits comme la cire, la propolis ou la gelée royale, l’abeille offre des revenus durables aux communautés rurales sans dégrader les forêts ni les sols. Elle réduit la pression sur la chasse, l’exploitation illégale et l’agriculture intensive.

 Selon Kitumaini Basoda Emmanuel, chercheur et chargé de Développement au sein de l’organisation dénommée, Action Communautaire pour la Promotion de l’Environnement et le Développement Durable/ ACOPED en sigle, pense que la filière apiculture répond aux enjeux climatiques, économiques, socio-environnementaux, prouvant qu’il est possible de préserver la biodiversité tout en assurant l’avenir des communautés. Pour cet écologiste apiculteur les abeilles deviennent ainsi des ambassadrices de l’harmonie entre l’homme et la nature.

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L’apiculture, à travers le miel et d’autres produits notamment, cire, propolis, gelée royale, constitue une source de revenus durables pour les communautés rurales tout en préservant les forêts et les sols. Elle contribue à réduire la pression sur la chasse, l’exploitation illégale des bois et l’agriculture intensive.

« Cela démontre qu’il est possible de préserver la biodiversité tout en bâtissant un futur pour nos communautés. Les abeilles ne se contentent pas d’être des agents de pollinisation, elles représentent de la paix entre l’humanité et la nature », fait savoir Kitumaini Basoda

Abeille une sentinelle écologique

Idriss Balemba, apiculteur et membre de l’organisation Actions pour le Développement et l’Entrepreneuriat (ADE), exprime sa fierté quant au rôle essentiel des abeilles dans la restauration de l’environnement. Selon lui, ces insectes assurent la pollinisation de plus de 70 % des plantes à fleurs et favorisent la régénération naturelle des forêts. Elles jouent ainsi un rôle clé dans le maintien de la diversité génétique des espèces végétales et dans le renforcement de la résilience des écosystèmes.

« Nous soulignons qu’en Ituri, Walungu et Nyangezi (notre zone d’action actuelle) la végétation se régénère progressivement autour des ruchers grâce à la pollinisation. Nous tenons à noter également qu’une réduction des feux de brousse est possible lorsque les apiculteurs sont formés à des pratiques durables. Nous pensons que, la protection de l’environnement passe par la promotion de l’agroécologie, de l’apiculture durable, ainsi que par des campagnes de sensibilisation axées sur le reboisement communautaire et la restauration des paysages », recommande Idriss Balemba

Réduire la pression sur les ressources naturelles

En tirant profit du miel et des autres produits de la ruche, les communautés rurales parviennent à diversifier leurs revenus, réduisant ainsi leur dépendance à la coupe de bois, à la chasse excessive ou à des pratiques agricoles destructrices. L’organisation apicole Monde Abeille encourage la protection de ces insectes, indispensables à la restauration de la biodiversité. Toutefois, Dieu-Merci Mahano déplore une contradiction par laquelle les populations apprécient le miel, mais continuent à craindre, à massacrer et à rejeter les abeilles.

« Il est paradoxal de constater que la population apprécie le miel tout en considérant les abeilles comme des ennemies, allant jusqu’à détruire leur habitat en brûlant les forêts. Une meilleure collaboration entre agriculteurs et apiculteurs serait bénéfique pour tous. Nous recommandons d’installer les ruches directement dans les champs afin de favoriser la pollinisation pour améliorer la production agricole », recommande-t-il.

Apiculture et restauration des écosystèmes

L’apiculture, en exigeant un environnement sain, incite à protéger l’eau, limiter l’usage des pesticides et freiner la déforestation qui transforment souvent les zones de ruchers en refuges de biodiversité. Sensibles aux pollutions, les abeilles servent d’indicateurs précoces des déséquilibres écologiques, permettant d’agir rapidement pour corriger les pratiques nuisibles.

Au-delà de la production de miel, ces insectes favorisent des systèmes agricoles diversifiés notamment, les plantes mellifères, haies, vergers et cultures associées qui enrichissent la fertilité des sols, réduisent l’érosion et renforcent la résilience des communautés humaines, a fait savoir Nicolas Morison, expert en écologie des abeilles et chercheur avec le centre de recherche INERA. L’abeille étant un insecte plus important dans la protection de l’environnement, plusieurs écologistes sont rangés en ordre de bataille pour assurer une protection des abeilles et mettre hors d’état de nuire les ennemis des abeilles.

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Le scientifique Nicolas Morison, expert en écologie des abeilles, souligne l’importance d’étudier divers aspects de leur biologie pour mieux comprendre leur rôle dans l’environnement. Il préconise une gestion concertée entre apiculteurs et gestionnaires d’espaces naturels afin de favoriser le partage des ressources florales entre abeilles mellifères et sauvages. Morison recommande enfin la mise en place de mesures agro-environnementales adaptées à leurs comportements et besoins.

Les abeilles étant essentielles pour la fertilité du sol et la sécurité, les apiculteurs estiment qu’il faudrait établir une collaboration entre les agriculteurs, les défenseurs de l’environnement et eux-mêmes afin de trouver une méthode pour protéger les abeilles en construisant des ruches dans leurs terrains pour favoriser l’hébergement de ces insectes.

Malgré les efforts des apiculteurs et écologistes, l’apiculture en RDC reste confrontée à de sérieux obstacles, notamment, le manque de financements, l’absence de formation et de structuration des organisations, la fréquence des feux de brousse, la déforestation qui détruisent l’habitat de l’abeille ainsi que vols. Ces contraintes réduisent la productivité, fragilisent les colonies d’abeilles et compromettent les actions de restauration environnementale.

Patrick Babwine


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